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Dans cette carte, les bannis et relégués sont marqués dans leur quartier respectif par un "camembert" orange pour la partie "bannis" et bleu pour celle des "relégués".

Compte rendu de la séance 2

Mobilités urbaines

 

Le bannissement à Bologne

 

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Introduction: le bannissement 

 

Le terme de bannissement vient du latin bannumqui a plusieurs sens: cela peut définir une exclusion de la ville, tout autant qu’un ordre donné par une autorité

 

L’efficacité médiévale en ce qui concerne les systèmes de justice et de politique n’était pas aussi efficace que lors des époques moderne et contemporaine. Ainsi, pour Severino Caprioli, 

 

“Le bannissement n’est pas une sanction, c’est plutôt une façon de convaincre

quelqu'un à remplir une obligation [...]. Il entraîne l'exclusion du sujet de la

communauté, fixée par le corps judiciaire à la fin d'un procès (pour cette raison

beaucoup pensent qu'il s’agit d’une sanction), et il durera jusqu’à ce que l'obligation

est remplie. Les conséquences de la situation pour les sujets sont claires: celles-ci

peuvent se résumer comme une suspension de la protection aux moyens du droit qui

est un droit établi par le tribunal communautaire.”

 

Le bannissement était établi soit pour dettes, soit pour des raisons politiques.

Tous les bannis sont inscrits par écrit et souvent, on donne à ceux-ci le moyen de s’en sortir sous conditions qui sont souvent celles-ci:

 

1. Le banni est cité à comparaître pour régler la dispute,

2. S'il refuse, il ne pourra pas réintégrer la commune.

 

On donne souvent aux bannis pour cause de dettes bien plus de chances de s’en sortir que ceux condamnés pour cause politique. 

Parfois, la sentence est perpétuelle, comme pour le cas de Dante Alighieri (1265-1321).

 

La perpétuité des bannissements dans le cas de Bologne par exemple, concerne trois types de personnes:

1. Les rebelles;

2. Les Magnats (de 1282), qui sont des nobles subissant un contrôle spécial du fait de leur pouvoir;

3. Et les Gibelins (ceux qui supportent l’Empire ou la papauté).

 

Le travail de l’historien pour le cas de Bologne

 

Contexte = A la fin du XIIIe siècle, la faction Guelfe force celle des Gibelins à sortir de la ville. En tout, 800 personnes sont bannies (sur un total de 40 000 habitants dont 12 000 sont adultes). Des sortes d’enquêtes sont même menées pour chasser les plus réticents et ceux qui supportent les bannis sont demandés de résider loin de Bologne. Les biens sont confisqués et parfois même détruits, et surtout, certaines tensions existent sur la légitimité à le faire, lorsque par exemple la femme d’un mari banni possède des biens dont il est difficile de connaître le réel détenteur entre celle-ci et son conjoint. 

 

Les fiches d’inscription des bannis sont des sources exploitables de différentes manières pour les historiens.

 

1. On peut en faire des tableaux récapitulatifs afin d’avoir tous les éléments de manière plus simple à traiter.

 

2. On peut également en faire des cartes. Ici, les bannis et relégués sont marqués dans leur quartiers respectif par un “camembert” orange pour la partie “bannis” et bleu pour celle des “relégués” (voir l’image d’illustration).

 

Une carte révèle des réalités insoupçonnables dans les sources primaires. Par exemple, on peut voir beaucoup de bannis Gibelins dans le quartier Ravegnana, à l’est de la ville. Ceci est difficilement remarquable avec les sources seulement.

 

Mélanie Koué

Anup Thakur

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